Turquie: Douze années de harcèlement judiciaire contre Pinar Selek
Appel à la mobilisation internationale le 9 février 2011
Paris-Genève, le 18 janvier 2011.
L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, un programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT), appelle à la mobilisation internationale pour demander l'acquittement de la défenseure des droits de femmes et des droits minorités Pinar Selek.
Le 9 février 2011, Mme Pinar Selek, écrivain et sociologue qui défend activement les droits des femmes, des groupes de population marginalisés et des victimes de discrimination, y compris les enfants des rues, et des minorités kurdes et arméniennes, passera de nouveau en jugement devant la douzième chambre de la Haute cour criminelle d¹Istanbul. La procédure criminelle contre cette défenseure des droits de l'Homme dure depuis 1998.
Accusée sans preuve tour à tour de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), puis d¹avoir fait exploser une bombe dans la bazar égyptien d¹Istanbul en 1998, Pinar Selek a été emprisonnée et torturée durant deux ans et demi avant d¹être acquittée par deux fois par la douzième chambre de la Haute cour criminelle d¹Istanbul pour manque de preuve. En effet, plusieurs expertises judiciaires ont confirmé l¹absence de bombe et attribué l¹explosion à une fuite de gaz et, le prévenu qui l'avait incriminé au cours d'un interrogatoire s'est rétracté pendant le procès. Néanmoins, le procureur a fait appel à chaque fois de ces acquittements. Et par deux fois, la Cour de cassation a accédé à sa demande en annulant les jugements de première instance.
Le procureur général de la Cour de cassation a fait appel de la dernière décision de la Cour de cassation. Mais, le 9 février 2010, le Haut conseil général pénal de la Cour de cassation a rejeté l¹opposition du procureur général et, dans son arrêt, a disposé clairement que la décision de la Cour de cassation était raisonnable, en réclamant une peine de prison à vie à l'encontre de Mme Selek. L¹affaire sera examinée à nouveau par la douzième chambre de la Haute cour criminelle d¹Istanbul. Si celle-ci décide une nouvelle f