Les faits remontent à juillet 1998 : Pinar Selek, sociologue, militante féministe, ne s’attendait nullement à être victime d’une cabale politique et judiciaire. La police qui l’avait arrêtée voulait qu’elle livre les noms des personnes interviewées dans le cadre d’un projet de recherche sur la question kurde.
En prison, elle apprend, en regardant la télévision, qu’elle est accusée d’avoir déposé une bombe ayant provoqué la mort de sept personnes, le 9 juillet 1998, au marché des épices d’Istanbul. Depuis, des rapports d’expertise ont conclu que la déflagration n’était pas due à une bombe mais à l’explosion accidentelle d’une bombonne de gaz. De plus, un homme qui disait avoir posé cette « bombe » avec elle, a reconnu avoir menti sous la pression de la torture. Pinar Selek passe deux ans et demi en prison et est libérée en décembre 2000, puis définitivement acquittée en 2006 à la suite d’un procès qui aura duré plus de cinq ans.
Malgré les pressions qu’elle subit, elle n’a jamais cessé de militer et elle a co-fondé en 2001 la coopérative féministe Amargi.
En mars 2009, son dossier pourtant clos est réouvert et elle risque la prison à vie. Pinar Selek vit actuellement en Allemagne grâce au programme « Ecrivains en Exil » du PEN Club. Le 9 février 2011, la 12ème Cours d’Assises d’Istanbul jugera de nouveau et pour la dernière fois Pinar Selek.
Des représentants de PEN Club International, une délégation des collectifs de solidarité et des députés européens se rendront à Istanbul pour assister à l’audience et soutenir Pinar Selek dans sa lutte pour la justice.
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