Pınar Selek
Pourquoi Turquie Européenne soutient Pinar Selek ?
jeudi 2 décembre 2010 - 12:15
     

Pınar Selek n’était pas une inconnue pour nous. Nous avions déjà publié deux communiqués à son sujet en avril de cette année ainsi que quelques articles évoquant la tragédie insensée qui l’a profondément affectée dans sa chair et son esprit. Tout récemment, elle nous a contactés, nous avons parlé de sa situation, elle n’a pas eu beaucoup de difficultés à nous convaincre de mobiliser tous nos (petits) moyens pour la soutenir.

Un amoureux de la liberté ne peut qu’être révolté par son histoire semblant sortie du cerveau d’un Kafka ou du royaume du père Ubu. S’il ne s’était agi de tenter d’anéantir physiquement et mentalement une personne par la torture et la destruction de sa réputation, le monde entier aurait pu s’esclaffer de ce délire judiciaire.

Résumons la situation : Pınar Selek, sociologue et pacifiste, est poursuivie avec acharnement par une Haute Cour de « Justice » pour avoir commis un attentat qui s’est avéré être une explosion due à une fuite de gaz, sur un unique témoignage obtenu par la torture ! Aucune preuve matérielle, et le « témoin » s’est rétracté devant le tribunal en disant qu’il n’avait jamais rencontré Pınar Selek auparavant. Pınar a déjà été acquittée deux fois par la 12ème Chambre de la Haute Cour Criminelle d’Istanbul, mais l’équivalent de la Cour de Cassation remet à nouveau en question la décision sans aucun nouvel élément, demandant pour elle une peine incompréhensible et effarante de 26 années de détention ! Comme ça, pour rien ! Le dossier est totalement vide.

Il ne s’agit pas dans cette affaire de rendre une quelconque justice, mais de mettre à bas un symbole. Pınar ne s’est jamais soumise, elle a refusé de donner les noms des gens qu’elle avait contacté pour sa thèse sur le conflit avec les Kurdes. Pire, elle continue son combat pour les femmes, les enfants des rues, les transsexuels, pour les droits de l’homme, et elle s’obstine à décrire avec une extraordinaire justesse les maux qui rongent la société turque dans des publications dont certaines sont déjà traduites en allemand.

En dehors de "Barışamadık" ("Nous n’avons pas pu [su] faire la paix") qui traite de la sale guerre contre les Kurdes, un des ouvrages les plus insupportables pour ses tourmenteurs est "Sürüne Sürüne Erkek Olmak" ("Devenir un homme en rampant") qui décrit comment le service militaire forme des bons petits soldats et des citoyens soumis à l’ordre établi. Militarisme et virilité, deux sujets tabous dans un pays méditerranéen où l’armée est longtemps restée la gardienne de la république après avoir été un moteur essentiel du changement politique et social.

Comme Hrant Dink [1], comme Baskin Oran, elle est devenue le cauchemar des tenants de l’ordre ancien, des quelques ramifications du « Derin Devlet » [

Pınar Selek
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Mahkeme Süreci Court Process